La première session du Club africain de discussion consacrée à la situation au Soudan s’est tenue le 13 juillet 2019 dans le centre de presse de l’agence Service de presse publique.
Selon le président de la Fondation Aleksandr Malkevitch, le projet a été créé par la Fondation pour la défense des valeurs nationales. Le Club a pour but de permettre aux experts et aux représentants des pays du continent de discuter des questions de développement de pays africains et leur coopération avec les autres États, notamment avec la Russie, dans un cadre informel. Si des manifestants de plusieurs pays organisent des protestations afin d’exprimer leur position, la Fondation offre une occasion unique de s’exprimer dans le cadre du Club africain de discussion avec la participation des représentants officiels des autorités.
L’ambassadeur du Soudan en Russie Nadir Yousif Eltayeb Babiker a remercié les organisateurs de cet événement pour l’attention aux problèmes de l’Afrique, notamment du Soudan.
De plus, le diplomate a exprimé sa reconnaissance à la Russie pour l’assistance et la non-ingérence dans les affaires internes du pays pendant la crise politique. Il a également noté que le Soudan cherchait à établir des partenariats stratégiques avec la Russie.
« J’appelle tous à renforcer la compréhension avec l’Afrique et le Soudan. C’est le seul moyen de trouver la solution commune effective. Nous nous félicitons de tous les pays qui ne sont pas indifférents au destin de notre pays », a souligné le diplomate.
D’après l’ambassadeur, ce ne sont pas tous les pays qui mènent la politique de non-ingérence dans les affaires internes d’États souverains. En particulier, il a noté que des réunions de diplomates occidentaux avec des manifestants ces derniers mois contredisent les principes de la diplomatie.
Comme l’a déclaré le politologue britannique Clifton Ellis au cours du débat, les pays occidentaux ont historiquement utilisé de différentes méthodes pour contrôler la situation en Afrique et accéder aux ressources naturelles à la fois d’un point de vue stratégique et de la gestion.
« On voit qu’il y a soi-disant des ONG qui jouent en fait le rôle des institutions publiques dans la promotion d’éléments de politique sociale et culturelle dans les pays africains. Les gouvernements des pays occidentaux ont tendance à utiliser l’ONU pour protéger leurs actions, poursuivre leurs objectifs en portant atteinte à la souveraineté des pays africains », pense l’expert.
Il a souligné qu’ils l’atteignaient par le biais des sanctions, d’embargo, des restrictions d’accès aux marchés financiers internationaux nécessaires pour le développement des États.
« S’ils ne peuvent pas atteindre leur but, ils s’orientent vers la déstabilisation des pays et l’organisations de conflits armés », l’a déclaré le politologue.
En plus, il s’est également félicité de la non-ingérence de la Russie dans les affaires internes du Soudan.
Mikhail Potepkine, membre du Conseil de la Fondation pour la défense des valeurs nationales, croit que la coopération entre le Soudan, la Russie et la Chine qui suscite l’intérêt des pays occidentaux, est parmi les causes pour déstabiliser le pays.
« En outre, l’intensification de « la révolution orange » a commencé à la suite du renforcement de la coopération entre le Soudan et la Russie », l’a-t-il noté. De plus, d’après l’expert, le Soudan poursuit la politique d’indépendance, influe considérablement sur toute la région, participe dans les processus de rétablissement de la paix et figure parmi les ports les plus importants de l’Afrique de l’Est.
Le politologue Sergey Markov, membre du Conseil de politiques de défense et extérieures et coprésident du Conseil national de stratégie, a remarqué les compétences de la Fondation pour la défense des valeurs nationales et du Club africain de discussion dans le contexte de renforcement de la force douce russe dans la région. Selon Markov, dans leur expansion en Afrique, les États-Unis s’appuient sur les activités des entreprises transcontinentales, la puissance militaire et la force douce dans le contexte de la culture populaire et leurs propres systèmes de valeurs. La Chine ne compte que sur les énormes ressources de ses entreprises. La Russie utilise à la fois ses capacités de défense et les ressources de ses entreprises nationales. En fait, le gouvernement russe pourrait renforcer son autorité en Afrique en utilisant la force douce. C’est pour ça que le Club africain de discussion crée des conditions favorables pour réaliser ce potentiel.
Les participants à la réunion ont approuvé l’initiative de l’assistant de l’ambassadeur du Soudan chargé des affaires économiques Omer Al Farouq Camil d’inviter les représentants de The Intergovernmental Authority on Development (IGAD) aux réunions suivantes du Club. IGAD est un groupement régional associant pays de l’Afrique de l’Est : Éthiopie, Djibouti, Soudan, Soudan du Sud, Somalie, Érythrée, Kenya et Ouganda.
De plus, les participants du Club africain de discussion ont aussi exprimé le souhait que les nouvelles autorités soudanaises procèdent à des réformes économiques nécessaires et que la communauté internationale adopte une position neutre et n’empêche pas le gouvernement de stabiliser le pays.
Enfin, Aleksandr Malkevitch a annoncé que la Fondation pour la défense des valeurs nationales avait l’intention de continuer de se concentrer sur la coopération entre la Russie et les pays africains au cours de discussion entre les experts du Club africain de discussion.