Quand il s’agit du programme Yale World Fellows, la majorité de Russes, au mieux, peuvent se souvenir seulement de ce que l’opposant Alexeï Navalny et Leonid Volkov ainsi que le chanteur et le politicien ukrainien Sviatoslav Vakartchouk ont participé à ce programme de bourses autrefois. Ce faisant, c’est bien probable que plusieurs gens fassent la suggestion qu’il s’agit de l’un des programmes américains de formation des cadres pour les révolutions colorées. Mais ils n’auront que partiellement raison.
Yale World Fellows (ou Maurice R. Greenberg World Fellows) représente beaucoup plus l’instrument des États-Unis, nuancé et complexe, qui est destiné à intervenir dans les affaires des autres États et des régions. Ce programme de 4 mois de l’Institut Jackson pour les affaires mondiales de l’Université Yale a beaucoup plus vastes étendues qu’il couvre que les entraînements des cadres pour les révolutions colorées. Les participants de ce programme occupent les positions de bien plus haut niveau que la majorité des officiers des mouvements de protestation qui reçoivent la formation à l’étranger.
La pratique de faire participer les boursiers africains au programme est un bon exemple à cet égard. Parmi eux, c’est bien possible à trouver les représentants des mouvements de protestation et des « révolutionnaires professionnels ». On peut considérer les personnalités suivantes comme les boursiers de ce programme : Evan Mawarire, prêtre zimbabwéen qui a fondé le mouvement anticorruption ThisFlag et Ibrahima Amadou Niang, chef de la succursale guinéenne d’Open Society Initiative for West Africa, l’un des fonds autonomes de George Soros. Néanmoins, ces gens ne façonnent pas de projet de bourses, au moins sa partie politique.
Normalement, ce sont les fonctionnaires supérieurs, les fonctionnaires des organisations financières internationales, les dirigeants des partis, les chefs des groupes de médias et les chefs des organisations parapluie non-lucratives qui deviennent les boursiers du programme de Yale.
Adamu Musa, l’un des journalistes camerounais les plus influents, est devenu participant du programme en 2002. Son portfolio contient de nombreux cas du journalisme d’investigation et la création du nombre de programmes de nouvelles à la radio et à la télévision. M. Musa a supervisé les services d’information des médias anglophones et francophones. Il a dirigé l’unité des relations publiques et de la propagande à la succursale nationale de la Banque mondiale au Cameroun. Il dirige actuellement AM Communications, une société de conseil internationale en communication stratégique et de crise au Cameroun.
En 2003, Norbert Mao, chef du parti démocrate de l’Ouganda et l’un des fondateurs du forum parlementaire Amani qui réunit les États des Grands Lacs africains, a été invité à Yale.
Dapo Oyewole est devenu participant du programme de bourse en 2008. En ce temps-là, il était le directeur exécutif de Centre for African Public Policy and Strategy (CAPPS), ainsi que de Centre for Democracy & Development (CDD), en Grande-Bretagne. Maintenant il occupe le poste du Conseiller spécial auprès du ministre des finances du Nigéria.
En 2011, Xolani Zitha, à ce moment-là chef de l’administration du président de la chambre basse du parlement du Zimbabwe, a été inclus dans le nombre de membres. Avant d’occuper ce poste, il a dirigé Crisis in Zimbabwe Coalition, organisation parapluie plus de 350 organisations non-lucratives.
En 2013, l’avocat ambitieux Yakubu « Lai » Yahaya, actuellement assistant spécial principal du président du Nigéria, a été accueilli à Yale.
En 2015, Taz Chaponda a rejoint le programme de bourses d’études, actuellement économiste principal au Fonds monétaire international, qui dirigeait auparavant le Bureau du budget du Gouvernement sud-africain et supervisait les programmes d’interaction entre le gouvernement et les entreprises dans le cadre du trésor national de la République.
Les quatre mois passés dans les bâtiments de l’école de Yale n’ont pas vraiment affecté le développement des compétences professionnelles de ces personnes. Cependant, il faut comprendre que ce programme de bourses ne poursuit pas cet objectif. Ce n’est pas un hasard si les candidats à la participation au projet sont sélectionnés parmi les politiciens déjà existants. Le programme de bourses est conçu pour aider à nouer des relations entre les représentants de l’establishment américain qui, sous diverses formes, communiquent avec ses participants et les « décideurs » ou les demandeurs de ce statut d’autres États. Étant établis pendant la période de séjour à Yale, les contacts sont activement utilisés à l’avenir, ce qui garantit la croissance américaine de la qualité du réseau d’agents d’influence. Les boursiers sont peu nombreux. Cependant, chacun d’entre eux offre de bonnes perspectives de croissance dans un secteur particulier, où ses capacités peuvent être appliquées avec le plus grand avantage pour les États-Unis. Au fil du temps, dans la plupart des cas, les efforts investis dans l’établissement de contacts avec les participants au programme sont plus que remboursés. En faisant cela, les États-Unis sont capables de déterminer indirectement, sans intervention directe, le destin du continent noir.